15h30
Depuis une heure qu’il avait quitté les cours, Joshua marchait dans Édimbourg le nez en l’air et l’air encore plus égaré qu’à l’accoutumée. Il avait quitté l’université dans l’intention de se rendre directement à la Villa dans laquelle il avait grandi, chez Julian, mais il fallait avouer qu’il s’était… hum, éloigné du chemin. Égaré, disons, sans vraiment comprendre comment. Peut-être aurait-il mieux dû attendre qu’un des Réparés ne termine ses cours, pour qu’ils puissent rentrer ensemble, mais il s’était bêtement dit qu’après plusieurs semaines qu’il faisait en compagnie de ses amis le même trajet, il n’avait que très peu de chance qu’il ne se souvienne pas du chemin… Mais voilà.
Au bout de quelques mètres, le jeune homme s’était laissé guidé par une allée lui rappelant étrangement un vieux souvenir. Depuis le début de l’année, il la voyait, tous les jours, cette allée, mais toujours il avait été retenu par ses amis, où du moins, par le fait qu’ils ne paraissaient pas la remarquer, et encore moins vouloir s’y engouffrer. Il avait toujours été comme ça, notre garçon aux souvenirs qui ne lui appartenaient pas, se laissant distraire par un rien lui rappelant beaucoup de choses. Il s’était engouffré dans cette rue, qui, si ses souvenirs étaient bons, donnait sur un grand marché, sur lequel étaient présentés des centaines d’articles merveilleux qui venaient des quatre coins du monde, et parmi lesquels se trouvaient des animaux exotiques et des fleurs magnifiques que l’on ne pouvait pas voir partout parce qu’il faisait froid et que nous étions bientôt en hiver.
Donc, guidé par l’envie de voir ces fleurs, il n’avait pourtant rien trouvé au bout de cette rue, et, revenu à la réalité, s’était retrouvé en face d’une vieille boutique de cordonnier, fermée depuis des années. Ça avait bien changé, visiblement, depuis le temps. Notre Joshua avait alors voulu faire demi tour, dépité, mais il ne se souvenait plus très bien de l’endroit par lequel il était arrivé, et avait prit une autre route. Sa grande silhouette s’était faufilée à travers les rues de la ville, s’éloignant de plus en plus de son chemin initial, et, dans son regard bleu brillait à présent une lueur un peu perdue. Il avait sous le bras une pochette plastique dans laquelle étaient glissés ses cours, et dans la poche de son manteau noir étaient les stylos.
Au bout d’un certain temps, puisqu’il faisait encore jour et qu’il n’était peut-être pas tout à fait egaré, il s’était juste mis à se promener, à la recherche de nouveaux souvenirs pouvant le guider en direction, au moins de l’université, sinon de la maison de Julian. Peut-être un peu têtu, il refusait de s’avouer qu’il n’avait aucune idée de l’endroit où il se trouvait, et se contentait de sourire aux passants qui eux aussi paraissaient s’apercevoir que quelque chose était différent chez ce garçon qui paraissait émerveillé par tout ce qu’il voyait. Il aurait bien prit un plan de la ville, mais c’était pour les touristes, et il n’en était pas un… C’était juste que tout avait changé et qu’il avait un peu de mal à faire la différence entre ses souvenirs actuels et les vieux, très vieux qui n’étaient pas à lui. Parfois, cela lui faisait ça, c’était parce qu’il était fatigué. Peut-être qu’il devait juste attendre un peu et oublier qu’il était perdu pour retrouver son chemin.
Et c’était alors que, puisqu’il cherchait des fleurs, au départ, il avait atterrit devant le parc, qui était là depuis toujours, visiblement, et qui n’attendait que lui. Joshua aimait beaucoup la nature, et avait décidé de le traverser.
Maintenant, il avait les yeux posés sur le tronc d’un vieil arbre, un tronc large qui avait vu les années passer, les siècles, même, peut-être, et il était en train de lire des initiales gravées dans l’écorce, des lettres fines entourées d’un cœur qu’il se souvenait avoir lui-même tracées, il y avait très très longtemps de cela…
Depuis une heure qu’il avait quitté les cours, Joshua marchait dans Édimbourg le nez en l’air et l’air encore plus égaré qu’à l’accoutumée. Il avait quitté l’université dans l’intention de se rendre directement à la Villa dans laquelle il avait grandi, chez Julian, mais il fallait avouer qu’il s’était… hum, éloigné du chemin. Égaré, disons, sans vraiment comprendre comment. Peut-être aurait-il mieux dû attendre qu’un des Réparés ne termine ses cours, pour qu’ils puissent rentrer ensemble, mais il s’était bêtement dit qu’après plusieurs semaines qu’il faisait en compagnie de ses amis le même trajet, il n’avait que très peu de chance qu’il ne se souvienne pas du chemin… Mais voilà.
Au bout de quelques mètres, le jeune homme s’était laissé guidé par une allée lui rappelant étrangement un vieux souvenir. Depuis le début de l’année, il la voyait, tous les jours, cette allée, mais toujours il avait été retenu par ses amis, où du moins, par le fait qu’ils ne paraissaient pas la remarquer, et encore moins vouloir s’y engouffrer. Il avait toujours été comme ça, notre garçon aux souvenirs qui ne lui appartenaient pas, se laissant distraire par un rien lui rappelant beaucoup de choses. Il s’était engouffré dans cette rue, qui, si ses souvenirs étaient bons, donnait sur un grand marché, sur lequel étaient présentés des centaines d’articles merveilleux qui venaient des quatre coins du monde, et parmi lesquels se trouvaient des animaux exotiques et des fleurs magnifiques que l’on ne pouvait pas voir partout parce qu’il faisait froid et que nous étions bientôt en hiver.
Donc, guidé par l’envie de voir ces fleurs, il n’avait pourtant rien trouvé au bout de cette rue, et, revenu à la réalité, s’était retrouvé en face d’une vieille boutique de cordonnier, fermée depuis des années. Ça avait bien changé, visiblement, depuis le temps. Notre Joshua avait alors voulu faire demi tour, dépité, mais il ne se souvenait plus très bien de l’endroit par lequel il était arrivé, et avait prit une autre route. Sa grande silhouette s’était faufilée à travers les rues de la ville, s’éloignant de plus en plus de son chemin initial, et, dans son regard bleu brillait à présent une lueur un peu perdue. Il avait sous le bras une pochette plastique dans laquelle étaient glissés ses cours, et dans la poche de son manteau noir étaient les stylos.
Au bout d’un certain temps, puisqu’il faisait encore jour et qu’il n’était peut-être pas tout à fait egaré, il s’était juste mis à se promener, à la recherche de nouveaux souvenirs pouvant le guider en direction, au moins de l’université, sinon de la maison de Julian. Peut-être un peu têtu, il refusait de s’avouer qu’il n’avait aucune idée de l’endroit où il se trouvait, et se contentait de sourire aux passants qui eux aussi paraissaient s’apercevoir que quelque chose était différent chez ce garçon qui paraissait émerveillé par tout ce qu’il voyait. Il aurait bien prit un plan de la ville, mais c’était pour les touristes, et il n’en était pas un… C’était juste que tout avait changé et qu’il avait un peu de mal à faire la différence entre ses souvenirs actuels et les vieux, très vieux qui n’étaient pas à lui. Parfois, cela lui faisait ça, c’était parce qu’il était fatigué. Peut-être qu’il devait juste attendre un peu et oublier qu’il était perdu pour retrouver son chemin.
Et c’était alors que, puisqu’il cherchait des fleurs, au départ, il avait atterrit devant le parc, qui était là depuis toujours, visiblement, et qui n’attendait que lui. Joshua aimait beaucoup la nature, et avait décidé de le traverser.
Maintenant, il avait les yeux posés sur le tronc d’un vieil arbre, un tronc large qui avait vu les années passer, les siècles, même, peut-être, et il était en train de lire des initiales gravées dans l’écorce, des lettres fines entourées d’un cœur qu’il se souvenait avoir lui-même tracées, il y avait très très longtemps de cela…