Une étrange impression...
Aujourd'hui Vianne venait de connaître son premier cours, non seulement dans l'université prestigieuse d'Edimbourg, mais même dans toute sa carrière, car c'était la première fois qu'elle exerçait le métier de professeur.
Elle se rendait bien sûr compte de la chance qu'elle avait d'être ici, de faire quelque chose qu'elle aimait, de partager des connaissances... mais il ne fallait pas se leurrer, elle avait tendance à être trop idéaliste.
Par exemple, combien d'élèves avaient réellement apprécié ce cours? Elle n'en avait aucune idée. Elle ne savait même pas s'il existait encore des élèves désireux de s'instruire, ayant le goût d'apprendre.
Elle eut un petit soupir.
Oui, cela pouvait être un peu triste mais que faire, sinon de son mieux? Il fallait qu'elle les intéresse.
Mais bon, malgré certaines désillusions, elle trouvait que cela ne c'était pas mal passé du tout.
---------------
Premier cours, 14h-15h.
Du stress, de la fébrilité, de l'excitation. Elle a tout préparé, elle est assurée, mais répète tout de même son cours dans sa tête, comme l'on répète une pièce de théâtre.
Elle se sent nerveuse mais ravie, cela lui redonne l'impression des épreuves qu'elle a pu passer, par exemple ses entretiens pour un job, son BAC...
D'ailleurs, elle n'a pas de quoi s'en faire quand elle y pense, avec tout ce qu'elle a connu !
Il est l'heure, elle fait entrer ses élèves dans la classe.
Aujourd'hui elle n'a pas fait d'effort particulier pour renoncer à ses tenues quelque peu marginale, et certains collègues - et élèves - l'on vue passer avec des yeux étonnés.
Elle est vêtue d'un tailleur bleu marine, avec une veste en col de chemise, légèrement décolletée, un foulard léger et noir noué autour de sa taille, les cheveux retombant gracieusement le long de ses joues avec quelques mèches rebelles sur son front.
Elle n'est pas vraiment maquillée, un trait noir sur les yeux, la bouche un peu plus rouge qu'à l'ordinaire, mais la peau toujours aussi claire et pure sans qu'elle n'ait aucun besoin de crème ou autre artifice.
En fait ce sont surtout ses fameuses chaussures rouges à talons hauts qui choquent quelque peu avec un habit qui pourrait passer pour discret.
Mais c'est toujours ainsi, il y a toujours un côté qui ressort chez elle.
Elle n'a pas trop fatigué ses élèves pour le début, juste les présentations, vérification des livres, on a parlé un peu du programme, un peu de ce qui avait été vu avant, mais elle s'est surtout intéressé à ses élèves.
Et là, comme tout humains, ils se sont montrés volubiles, peut être encouragés par son air amical, décontracté mais restant professionnelle sans le paraître.
Il y en a bien quelques uns qui sont restés muets... les timides et les rebelles, mais elle en arriverait bien à dérider un ou deux.
Elle a bon espoir quand à certains qui s'intéressent beaucoup au français, d'autres qui aiment la littérature, et quand elle leur a parlé de cinéma elle a vu beaucoup de regards appréciateurs.
Après tout, autant vivre avec son époque et le cinéma est aussi important pour comprendre une culture.
Puis la fin du cours l'a étrangement laissée... sur sa faim.
-------------------
Vianne a attendu que ses élèves sortent, puis elle est restée un peu dans la salle, vérifiant d'abord que personne n'ait rien oublié, puis allant se mettre à la fenêtre.
Elle sortit une cigarette et se mit à fumer.
Cela lui rappelait sa mère, sa maladie.
Mais elle, elle ne prenait pas de drogue au moins...
Et elle avait la même dose de plaisir, de nostalgie et de culpabilité dans cette activité.
Cela lui rappelait des souvenirs... c'était aussi une drogue à sa façon.
Elle était donc plongée dans ses pensées... et n'avait pas vu qu'une élève était restée.
Aujourd'hui Vianne venait de connaître son premier cours, non seulement dans l'université prestigieuse d'Edimbourg, mais même dans toute sa carrière, car c'était la première fois qu'elle exerçait le métier de professeur.
Elle se rendait bien sûr compte de la chance qu'elle avait d'être ici, de faire quelque chose qu'elle aimait, de partager des connaissances... mais il ne fallait pas se leurrer, elle avait tendance à être trop idéaliste.
Par exemple, combien d'élèves avaient réellement apprécié ce cours? Elle n'en avait aucune idée. Elle ne savait même pas s'il existait encore des élèves désireux de s'instruire, ayant le goût d'apprendre.
Elle eut un petit soupir.
Oui, cela pouvait être un peu triste mais que faire, sinon de son mieux? Il fallait qu'elle les intéresse.
Mais bon, malgré certaines désillusions, elle trouvait que cela ne c'était pas mal passé du tout.
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Premier cours, 14h-15h.
Du stress, de la fébrilité, de l'excitation. Elle a tout préparé, elle est assurée, mais répète tout de même son cours dans sa tête, comme l'on répète une pièce de théâtre.
Elle se sent nerveuse mais ravie, cela lui redonne l'impression des épreuves qu'elle a pu passer, par exemple ses entretiens pour un job, son BAC...
D'ailleurs, elle n'a pas de quoi s'en faire quand elle y pense, avec tout ce qu'elle a connu !
Il est l'heure, elle fait entrer ses élèves dans la classe.
Aujourd'hui elle n'a pas fait d'effort particulier pour renoncer à ses tenues quelque peu marginale, et certains collègues - et élèves - l'on vue passer avec des yeux étonnés.
Elle est vêtue d'un tailleur bleu marine, avec une veste en col de chemise, légèrement décolletée, un foulard léger et noir noué autour de sa taille, les cheveux retombant gracieusement le long de ses joues avec quelques mèches rebelles sur son front.
Elle n'est pas vraiment maquillée, un trait noir sur les yeux, la bouche un peu plus rouge qu'à l'ordinaire, mais la peau toujours aussi claire et pure sans qu'elle n'ait aucun besoin de crème ou autre artifice.
En fait ce sont surtout ses fameuses chaussures rouges à talons hauts qui choquent quelque peu avec un habit qui pourrait passer pour discret.
Mais c'est toujours ainsi, il y a toujours un côté qui ressort chez elle.
Elle n'a pas trop fatigué ses élèves pour le début, juste les présentations, vérification des livres, on a parlé un peu du programme, un peu de ce qui avait été vu avant, mais elle s'est surtout intéressé à ses élèves.
Et là, comme tout humains, ils se sont montrés volubiles, peut être encouragés par son air amical, décontracté mais restant professionnelle sans le paraître.
Il y en a bien quelques uns qui sont restés muets... les timides et les rebelles, mais elle en arriverait bien à dérider un ou deux.
Elle a bon espoir quand à certains qui s'intéressent beaucoup au français, d'autres qui aiment la littérature, et quand elle leur a parlé de cinéma elle a vu beaucoup de regards appréciateurs.
Après tout, autant vivre avec son époque et le cinéma est aussi important pour comprendre une culture.
Puis la fin du cours l'a étrangement laissée... sur sa faim.
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Vianne a attendu que ses élèves sortent, puis elle est restée un peu dans la salle, vérifiant d'abord que personne n'ait rien oublié, puis allant se mettre à la fenêtre.
Elle sortit une cigarette et se mit à fumer.
Cela lui rappelait sa mère, sa maladie.
Mais elle, elle ne prenait pas de drogue au moins...
Et elle avait la même dose de plaisir, de nostalgie et de culpabilité dans cette activité.
Cela lui rappelait des souvenirs... c'était aussi une drogue à sa façon.
Elle était donc plongée dans ses pensées... et n'avait pas vu qu'une élève était restée.